projet théâtre Forum 2007

PAROLES DE JEUNES
Regards croisés
Ce projet est financé par LA VILLE DE STRASBOURG, LA PREFECTURE et L'ACSE, réunis dans le Contrat Ville, par le CONSEIL GENERAL DU Bas Rhin et la CAISSE D'ALLOCATION FAMILIALES

PROJET 2007

II S'AGIT D'ALLIER DES JEUNES ET DES ADULTES POUR TRAVAILLER SUR LA PLACE DES JEUNES, LES RELATIONS ENTRE JEUNES ET ADULTES ET LEUR "VIVRE ENSEMBLE" AU SEIN DE NOTRE SOCIETE. NOUS CREERONS D'ABORD DEUX GROUPES DE THEATRE FORUM QUI SE REUNIRONT ENSUITE POUR CREER UN SPECTACLE DE THEATRE FORUM MÊLANT LES POINTS DE VUE DES JEUNES ET DES ADULTES, DESTINE A ÊTRE JOUE DANS LES QUARTIERS DE STRASBOURG EN PARTENARIAT AVEC LES CENTRES SOCIOCULTURELS.

Le projet a démarré par un spectacle présenté le 15 février
Au Centre socioculturel de l’Elsau, 6 rue Mathias Grunewald

VOICI LE COMPTE RENDU DU SPECTACLE DE LANCEMENT DU PROJET
Théâtre - Forum 2007 : PAROLES DE JEUNES, regards croisés

20H 30. Nous sommes 15 sur scène, comédiens du Potimarron et habitants / acteurs du spectacle 2006 République je veux vivre avec TOIT : Martine, Clélia, Mira, Amidou, Jean-Marc, Jean-Michel, Thérèse, Rachida, Marjolaine, Dorotha, Marion, Jacqueline, Farid, Liliane, Ida, Joëlle… avec une pensée pour nos amis Victor et Monika qui pour des problèmes de santé n’ont pas pu être du spectacle.

Dans la salle. 70 personnes partenaires du projet 2007 et futurs participants. Ils viennent de l’Elsau et de différents quartiers : animateurs des centres socioculturels, des jeunes, des responsables de structures de prévention ; structures de médiation parents enfants, des femmes adultes relais, la chargée de mission du quartier

Ce ne sont pas des spectateurs passifs mais des acteurs du débat

« Ici on vit, on s’interroge, on enrage, on sourit… quelle force… quelles convictions ! Ensemble, nous irons vers une société apaisée. » Cette parole d’habitants extraite du livre d’Or du spectacle République je veux vivre avec TOIT, ouvre le spectacle.

Nous jouons une première fois le spectacle ;

Les scènes jouées issues d'HISTOIRES VRAIES racontent des situations dans lesquelles les relations entre les jeunes et les adultes sont problématiques : empreintes de méfiance, de manque de reconnaissance de l’autre, de violence. Nous les avons choisies parmi notre répertoire pour lancer la dynamique du projet.

La première scène se passe à L'ECOLE : une maîtresse est excédée par une élève qui perturbe la classe ; elle a 30 enfants, elle n’en peut plus ; la directrice menace la mère d’exclure son enfant de l’école ; la mère est accablée ; les autres parents réagissent. Dans cette scène, tout le monde s’exprime. Sauf l’enfant et son droit à l’école.

L a deuxième scène concerne L'APPRENTISSAGE : Mohamed entre en stage dans une boucherie; le boucher ne joue pas son rôle de maître d’apprentissage : langage provocateur, racisme latent. Enervement envers les questions du jeune apprenti qui a le désir d’apprendre… Mohamed passe beaucoup de temps à nettoyer le sol et n’apprend pas le métier ; il dit la haine qui monte en lui lors d’une rencontre avec son formateur.

La troisième scène, c’est LA CAGE D'ESCALIERS
Après un tableau qui brosse efficacement l’exclusion du monde du travail d’un grand nombre de nos concitoyens, nous retrouvons les jeunes dans une cage d’escaliers d’immeubles. Et leur sentiment de relégation. La scène met en jeu la confrontation entre les jeunes et les adultes habitant l’immeuble :
Ils jouent à faire peur à une dame qui a peur mais ils arrêtent la musique quand une mère vient leur expliquer que son enfant est malade, jouent le jeu du contrat proposé par une dame bienveillante : Vous avez le droit d’être là mais… elle leur donne un sac poubelle.
Ils agressent verbalement un vieil homme qui les éjecte violemment du lieu et s’apprête à appeler la police « puisque c’est la loi » dit-il sans plus d’explications.

Dans la quatrième scène nous retrouvons LES JEUNES DANS LE QUARTIER

Un autre jeune qui n’est pas du quartier passe en scooter, joue au frimeur et les provoque « Nique ta race » le groupe fonce sur lui : MOMO armé d’une barre de fer s’apprête à le massacrer ;
C’est alors que passe une dame du quartier juste à ce moment là ; elle connaît bien MOMO ; et elle le connaît autrement car son petit frère vient jouer à la maison. Momo qu’est ce qui t’arrive ! Je ne te connaissais pas comme ça. La parole de cette dame qui renvoie à MOMO une image apaisée positive de lui-même lui permet de sortir de la violence : il baisse la barre de fer et tout le groupe s’en va ; cette scène témoigne d’un sens de la parentalité qui ne s’arrête pas à ses seuls enfants. Parentalité ouverte, généreuse ! Quand on se connaît, ça change les choses ! Le lien social, c’est concret. C’est une vraie histoire.

Nous ne ferons pas forum sur cette scène qui est présentée avec une issue positive.

Cinquième scène : LES JEUNES ET LA POLICE

Des jeunes ont tissé des liens d’amitié avec des pêcheurs. Les jeunes attendent leurs amis pécheurs qui leur ont donné rendez vous pour les initier à la pêche. Arrive alors un policier. Contrôle de papiers ; les jeunes sont en règle… Mais la scène se poursuit ainsi :
- Dites donc, vous n’avez pas de quartier ?
- Si !
- Alors qu’est ce que vous faites là ?
- On attend nos amis pêcheurs ?
Ah parce que vous avez des amis pêcheurs, vous ?
Les jeunes s’en vont et le policier d’ajouter : Ils ne savent plus quoi inventer !

Nous jouons le forum

Le joker invite le public à venir sur scène, s’il le souhaite pour présenter son point de vue en remplaçant un personnage, ou en s’ajoutant à la scène pour la faire évoluer positivement

Ce soir, là, les propositions de transformation ont été :

- L’école

1ERE INTERVENTION Une jeune femme vient remplacer la directrice :
Elle s’adresse à l’enfant, écoute sa parole, prend en compte ce qu’elle dit au sujet des relations qu’elle a avec sa maîtresse
Elle s’adresse également à la mère et lui conseille de continuer le dialogue avec son enfant.

2EME INTERVENTION : une dame prend la place d’une maîtresse qui connaît l’enfant dans le travail en petits groupes et qui riche de son expérience positive avec l’enfant, tente une médiation entre l’enfant et sa maîtresse ; ici s’exprime une solidarité entre collègues ;

- L’apprentissage

3EME INTERVENTION
une dame vient faire une cliente qui connaît bien le boucher et qui dit à celui-ci qu’il devrait apprécier un jeune qui pose des questions ; mais le boucher n’est pas sensible aux arguments, il dit que le jeune est trop impatient ; qu’il veut tout de suite

4EME INTERVENTION
Un jeune homme vient remplacer le formateur ; il rencontre le maître de stage, discute avec lui de la nature de la formation, fixe le cadre ainsi les relations entre le maître de stage, le jeune et le formateur sont formulées dans un contrat qui fixe les engagements et les responsabilités de chacun.

- La cage d’escalier

5EME INTERVENTION
Un jeune vient faire un vieux monsieur qui dit aux jeunes qu’il veut être respecté

6EME INTERVENTION
Une dame vient remplacer la dame qui a peur, et se met à parler avec les jeunes ; ceux-ci s’intéressent à son châle ; elle leur dit qu’elle y tient car c’est un cadeau de sa fille ; elle plaisante avec eux avec gentillesse ; cette même dame nous dira après le forum que c’est ainsi qu’elle pratique avec les jeunes qui sont au bas de son immeuble et que ça se passe bien ; « ils sont gentils » dit-elle


- La police et les jeunes

7EME INTERVENTION
Une jeune fille s’ajoute aux jeunes et parle au policier : dit qu’elle est en règle, qu’elle est française et qu’elle a tous les droits des citoyens français, en particulier le droit de circulation sur l’ensemble du territoire ; et que la demande du policier ne colle pas avec l’Europe qui fait tomber les frontières.Le policier rétorque que ce qui est en jeu c’est le fait qu’il s’agit d’un groupe. La jeune fille n’est pas d’accord avec cette ségrégation du territoire

8EME INTERVENTION
Deux personnes viennent jouer les pêcheurs qui reconnaissent leurs amis. Le policier s’en va

9EME INTERVENTION
une petite fille vient faire un autre policier : elle dit à son collègue que c’est normal d’avoir des amis. Que l’amitié est un droit !

Nous décidons d’arrêter le débat sur l’intervention très émouvante de cette petite fille.


Nous aurions pu pousser le débat plus loin, explorer d’autres directions mais l’enjeu de la soirée était avant tout de permettre aux personnes du public d’expérimenter concrètement la démarche et de prendre contact avec le projet ; La rencontre s’est poursuivie autour d’un pot convivial offert par le Centre socioculturel de l’Elsau.

Les deux ateliers de théâtre démarrent la semaine prochaine ;
L’atelier – adulte, c’est mardi 20 février à 19 heures au local du Potimarron 17 route de du Petit Rhin.
L’atelier jeunes, c’est mercredi 21 février à 18H au CSC de l’Elsau
( voir tract d’information ci- joint )

Dans le théâtre Forum chacun peut prendre sa place; aucune intervention n’est en trop ; chacun nourrit le débat à partir ce qu’il est, sa sensibilité, sa culture, son expérience de la vie, sa relation au monde. C’est la complémentarité qui crée la richesse du débat et participe à produire de l’intelligence collective au service d’un MIEUX VIVRE ENSEMBLE ancré dans les valeurs et les droits républicains de liberté, d’égalité pour tous et de solidarité.

Cordialement

Jacqueline Martin et Jean Michel Sicard
Dimanche 18 février 2007





1er atelier : mardi 20 février au local du Potimarron 17 route du petit Rhin à Strasbourg
Pour plus d’information
Contactez nous Théâtre du Potimarron
contact@theatrepotimarron.com
Téléphone : 03 88 33 73 01
Portable : 06 67 79 43 66

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